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            Le giraumon est une variété de potiron appartenant à l'espèce Cucurbita maxima, de la famille des Cucurbitaceae. L'orthographe « giraumont » est également admise. Étymologiquement, le terme dérive de jirumum, emprunté à la langue tupie qui désignait une sorte de courge cultivée dans les îles des Antilles par les indiens Caraïbes. Il est attesté dès l'an 1614 sous la forme giromon.

 

ANNECDOTE DE LA SOUPE AU GIRAUMONT

 

            Du temps de la Colonisation, tout comme aujourd’hui dans les grandes familles, le dimanche c’était le jour des retrouvailles, des grands repas. Les blancs colonisateurs, ne rataient pas sous aucun prétexte, le rendez-vous du dimanche pour manger la soupe au giraumont. Tandis que les esclaves, mangeaient leur « Tchin-Tchin» et d’autres plats moins valorisés. C’étaient quoi ce fameux Tchin-tchin ? Le Tchin-tchin, c’était le plat quotidien des esclaves. C’était du maïs moulu préparé, de façon pâteuse. Quand les colonisateurs faisaient la séparation, ils disaient Tiens ! Tiens en présentant à chaque esclave un plat de maïs moulu.

 

 

Ne comprenant pas le français et n’en pouvant pas le parler non plus  les esclaves pensaient que le Tiens ! Tiens c’était le nom du plat. De plus ils le prononçaient avec un son nasillard qui a donné Tchin-Tchin.

 

 

            A l’indépendance en 1804, ils se sont résolus de jeter loin derrière eux toutes les habitudes qu’ils avaient acquises durant le temps de l’esclavage. Même au niveau de l’alimentation. Une fois, indépendants, ils ont laissé le maïs moulu pour manger que de la soupe au giraumont et les autres plats défendus durant la colonisation. C’était une manière pour eux de dire qu’ils sont libres : « Les blancs mangeaient de la soupe pendant la colonisation, maintenant nous sommes libres on doit manger de la soupe au giraumont».

 

 

            Depuis, chaque 1erjanvier, toutes les familles préparent de la soupe en quantité ; on partage avec les voisins ; durant toute la journée on ne prend que ca. L’haïtien, peu importe où il se trouve sur la planète Terre s’offre de la soupe de giraumont comme un rituel sacré.  La soupe  au giraumont au petit déjeuner du 1er janvier  n’est pas un acte ordinaire, insignifiant, il revêt tout un aspect historique, c’est un acte qui rappelle à l’haïtien qu’il n’est plus esclave, qu’il appartient au premier peuple noir indépendant du monde.

 

 

 

Frère ELFILS Paul F.I.C

 

 

 

 

Abidjan, le 2 Mars, 2013

 

 

 

 

Un plat, une histoire 

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