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Qui d’entre nous n’a jamais éprouvé le désir de connaître réellement ses origines ? Que de fois nous les avons cherchées en vain. Quelle décision prendre alors ? Doit-on courir dans tous les sens pour les trouver ? Doit-on questionner les sages, les philosophes ? Oui, elle est là. Oui, elle là, notre origine. On a peur ! On a honte ! On est révolté !
Qui d’entre nous, en lisant la poésie d’Etzer Vilaire, n’a pas été touché par «Complainte d’esclave» ? Que d’Haïtiens ont lu ce poème ! Mais quels sentiments éprouvons-nous encore aujourd’hui pour cette terre maudite où nous avons été arrachés avant notre croissance et pour celle où nous avons été placés sans nom, sans identité, sans avenir?
Mes frères, nous devons dépasser cet accident de notre histoire.
Qui peut me dire malgré les peines connues, pourquoi tant de similitudes ? Que de cicatrices à fermer avant de continuer la route ! Quelle chance ! Enfin, on peut faire ce retour sur la terre de nos ancêtres, pou jete dlo pou yo. Des cicatrices, il y en a tellement. Nous devrons, mes frères, les soigner, afin de nous débarrasser de tous les mythes qu’on nous a inculqués pendant des siècles : « Les Africains ? Ils sont méchants, ils sont des traîtres, ils sont des bourreaux, des peaux sales, sans culture… »
Qui peut me dire pourquoi certains nègres ont participé à l’esclavage ? Que sont-ils devenus, ces nègres vendus ? Quel paradoxe ! Ils ont formé la première nation noire indépendante. Alors, mes frères nègres, ce n’est plus le moment d’accuser l’Occident. Vos frères vendus sont libres. Ils sont à l’autre bout, là-bas, joyeux. Venez, oublions les maux du passé. Qui peut me dire notre vraie nationalité ? Sommes-nous noirs ? Sommes-nous blancs ? Sommes-nous africains ? américains ? L’idée d’effacer une partie de notre histoire a hanté plus d’un. Nous cherchons à nous faire une autre image. Ah, combien nous avons souffert ! Le retour définitif sur la terre d’Afrique est-il possible ? Qui de nous trouvera cette idée belle et ingénieuse ? Est-ce cela la vraie solution ? 209 ans après notre indépendance est-ce d’un retour que l’on doit parler ? Si nous renouons des liens ce sera une chance pour nous. Ne gardons pas rancune.
Ayibobo !!! Nan ginen m’tande pawol sa que je viens de prononcer. Elle me demande : qui peut l’aider à faire sortir les Haïtiens de leur sommeil ? Elle me demande qui peut l’aider à frapper le tambour ? Qui peut l’aider à reprendre la cérémonie du Bois-Caïman pour libérer ses enfants encore des entraves. Mais... Mais... hélas ! Que de pas de danse qu’elle doit nous apprendre afin de nous dégourdir.
Yanvalou, congo, nago, ibo, ici les rythmes de nos questionnements, de nos peurs, de nos joies.
Qui ? Que ? Quel ?
Frère ELFILS Paul F.I.C
Président de la Fratbenh 2012-2013
Qui, que, quel?

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